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mardi 28 juillet 2009

Filmographie sélective - La vie, l'amour, les brunes : Liv Tyler en 12 films (2/2)

Seconde partie du dossier films consacré à la grande brune. Si tu es perdu, tu retrouveras la première partie de nos retrouvailles juste ici.
Ceci est une tentative enjouée de faire partager quelques moments cinés d'une actrice sympathique, à la filmographie diverse et variée. Parmi ses souvenirs émus se cachent quelques chroniques de films et la joie d'y trouver des qualités différentes à chaque fois.


Après l'expérience Empire Records, Liv Tyler est invitée à un caméo facilement identifiable dans U Turn (1997). Le réalisateur Oliver Stone, alors en pleine période post-Tueurs Nés, y retrouvait l'Amérique déjantée et redneck qu'il adore pour faire de ce film un sommet éprouvant de folie. Tombé en rade dans un coin paumé, Sean Penn se retrouve confronté à la faune locale, sérieusement attaquée par le soleil ; aux prises avec tout le monde, embrigadé dans des histoires de fric et manipulé par une Jennifer Lopez qui tournait encore dans des films intéressants (The Cell et Hors d'Atteinte), Sean Penn risque lui aussi de péter un câble...

U-Turn
est aussi un cas typique de film au casting impressionnant, qu'on identifie pas immédiatement. Dans la tourmente se trouvent aussi Nick Nolte, Jon Voight, Billy Bob Thornton et le couple Joaquin Phoenix/Claire Danes (réunis quelques années plus tard dans le magnifique It's All About Love). Un show permanent qui tape sur le système, dans le bon sens du terme. On peut croiser Liv Tyler à la station de bus, attendant patiemment son tour au guichet derrière un Sean Penn à bout de nerfs, cherchant à fuir la ville.

Un court trailer pour se convaincre:


Petit film très sympa, Guns 1748 (Plunkett and MacLeane en anglais) est mineur mais très cool. Réalisé en 1999 par le fils de Tony Scott, on y retrouve deux fripouilles incarnés par Robert Carlyle (YEAH!) et Johnny Lee Miller (yeah?), s'invitant incognito chez les riches pour les dévaliser et tout garder pour eux. Une certaine idée de la belle vie, jusqu'à ce que l'un des deux ne tombe sur de la bourgeoise de standing incarnée par notre brune préférée qui joue de son joli minois et du port de tête avec grâce.
Notons aussi une diction exemplaire de miss Tyler dans cette Angleterre du 18ème siècle, et une formidable scène de bal avec confrontations entre le faux gentilhomme MacLeane (notre héros) et Lady Rebecca, un petit peu suspicieuse. Le film se trouve une ambition inespérée dans sa réalisation vers la fin, appliquant des méthodes très modernes de réalisation à une reconstitution jusqu'ici parfaitement divertissante.

Fun fact
intéressant, c'est de mémoire l'un des premiers films à nourrir un anachronisme musical bienvenu, en insérant une soundtrack actuelle dans ses scènes d'époque (Chevalier et Marie-Antoinette n'étaient pas avant-gardistes en la matière).
> Un trailer un brin ronflant pour ce film pas très connu

Mineur mais très cool, notamment grâce à Alan Cumming, formidable acteur écossais qu'on a tous connu dans GoldenEye où il jouait l'informaticien Boris Grishenko.



J'ai eu deux fois à faire à l'actrice l'année dernière (2008), pour les sorties aux États-Unis de The Strangers et The Incredible Hulk : Deux critiques que vous pourrez retrouver sur le site Écran Large pour lequel j'écrivais en cliquant sur les images ci-dessus ;
Il est à noter qu'en raison de copinage entre critiques et distributeurs en France, j'ai dû adoucir mon texte mais globalement, The Strangers (direct-to-DVD en France), dans lequel Liv se débat contre une bande d'assaillants masqués faisant le siège de sa maison, vaut un petit 6/10 : Partant sur de bonnes bases, The Strangers est un petit film de home-invasion vraiment flippant au départ qui finit par se perdre à trop se donner d'importance.

Revu récemment, The Incredible Hulk est loin d'être honteux. Reboot des origines oubliant le film de Ang Lee, le film se débarrasse d'emblée de sa séquence "obligée" (l'accident exposant Bruce Banner aux rayons gammas), qui passe en générique. Une note d'intention assez particulière pour un "film de super-héros", qui promettait pas mal.

On retrouve immédiatement un Edward Norton exilé au Brésil tentant de contrôler la bête et de rester incognito. Très à l'aise dans le rôle, Norton donne un très bon coup de pouce aux productions Marvel pouvant passer pour dégénérés, légitimant le rôle du scientifique et fuyard Bruce Banner par sa carrure et son charisme idéal. Liv Tyler, jamais très loin dans la première partie du film, finit par le rejoindre dans une séquence de retrouvailles classique mais parfaite et touchante, avant de l'accompagner sur la route (rapprochant ainsi le film de sa série télé kitschissime, dans laquelle Bruce Banner passe de villes en villes, sans cesse poursuivi).

Le problème des films d'actions, et à fortiori, de super-héros, est de ne donner que des rôles de faire-valoir à ses actrices. Dernièrement en date, la formidable Gwyneth Paltrow dans Iron Man n'a que quelques brins de scènes vaguement convaincantes, quand Two Lovers nous en dévoile une palette insoupçonnée. C'est l'une des raisons possibles pour laquelle les critiques ont peu apprécié notre amie, un effet de comparaison inévitable quand le premier Hulk de Ang Lee pouvait se targuer d'avoir Jennifer Connelly en guise d'actrice principale. Mais Liv Tyler se défend plutôt pas mal, et fait exister correctement son personnage, marchant d'égal à égal avec Norton dans des scènes plus intimes. Avec un physique de femme forte et cette taille interminable, Liv est un grand échalas admirable.

Doté d'un score plutôt correct qui ajoute du poids aux scènes, Louis Leterrier s'en sort plutôt bien en bon artisan qu'il est : les scènes sont parfaitement troussés (sans être originales) et l'un des points culminants du film, l'attaque sur le campus, est impressionnante et techniquement à la pointe de ce qu'on peut attendre. On pensait se moquer d'un Hulk assez perfectible, on se prend à sentir les coups passer près de l'écran.
La fin du film migre vers Manhattan, le temps d'adresser une blague 100% New-Yorkaise à son public sur les moyens de transport, et de torcher la fin du film : l'ultime séquence de confrontation est pour le coup pénible et stupide, où le côté Marvel et donc très manichéen des personnages est exacerbé à son maximum. Pour un film construit sous forme de traque et qui réussissait à être extrêmement satisfaisant tout du long, c'est dommage de finir ainsi !


Pour les besoins de cette rétrospective, je me suis procuré et j'ai revisionné (avec la joie d'un plaisir coupable) Armageddon de Michael Bay. Jamais vu en VO (mon excuse donc), ce fut l'occasion DVD de combler ce manque, au service d'une hérésie faite film assez hallucinante : Armageddon est de loin le blockbuster au pitch le plus improbable des années 90, budgeté à 140 millions de dollars, supporté par un casting de bras cassé très cool. En dehors de Bruce Willis, on retrouve à bord de la navette Steve Buscemi, Owen Wilson, Will Patton, William Fichtner et Peter Stormare ; Billy Bob Thornton supervise le tout comme il peut depuis la Terre : Du beau monde !

Michael Bay a bien mené sa barque puisqu'à l'époque, on y croyait à fond, entre musique d'Aerosmith (Papa n'est pas loin), ralentis héroïques, pep talk de rigueur toutes les 5 minutes, plans de fin du monde et soleils couchants à foison. Liv Tyler y a fait naître mes premiers émois lancinants, avec ses tableaux champêtres et des scènes d'adieux déchirantes entre son Ben Affleck de boyfriend (le pique-nique d'au revoir) et Bruce Willis qui jouait son paternel (la scène d'adieux par écrans interposés). Elle a fêté ses 21 ans le jour de la sortie du film aux États-Unis, impossible à l'époque de ne pas se sentir concerné.
Mais j'ai su à cette époque que j'aimais aussi les femmes mûres, pour avoir vu Chapeau Melon et Bottes de Cuir une semaine après.


Manquait à cette filmographie non exhaustive le fameux Beauté Volée (1996) de Bernardo Bertolucci, cinéaste qui a donné ses lettres de noblesse (sexy) à une autre actrice en la personne d'Eva Green dans The Dreamers. Si on s'intéressait un minimum au cinéma à l'époque de Beauté Volée, impossible d'avoir loupé ce film : retour d'un ancien grand cinéaste, casting en forme et sujet suffisamment vague pour promettre monts et merveilles. Au final, personne ne l'a vu et il ne reste qu'à se forger son opinion personnelle...

Au seuil de l'âge adulte, Lucy est envoyée en Toscane par son père. Dans la maison regroupant certaines personnes ayant connu sa mère, aujourd'hui décédée, elle va tenter de répondre à l'énigmatique question laissée en suspens dans le journal intime de celle qu'elle a si peu connu.
Isolé et sans pressions, Bertolucci filme ses protagonistes avec un ton et un recul intéressant : Retrouvant dans cette communauté un souvenir ému de ses années soixante-huitardes, il monte un film très personnel, bien différent de ce qu'on peut voir maintenant dans la production classique. S'intéressant à son intéressante utopie, il dresse un passage à l'âge adulte classique, mais cependant hyper sensuel et centré sur la jeune fille se plongeant dans un séjour étourdissant. On sent clairement le point de vue européen et ses effets sur le casting, en partie américain.

Parmi ces personnages, le plus intéressant reste la relation de la jeune Liv Tyler avec Jeremy Irons, poète malade ébloui par l'arrivée de la jeune fille : entre confrontations et paternalisme, le rôle de Irons reste ambiguë mais jamais malsain. Ironiquement, ce film sera le dernier de Jean Marais, invité incongru aux réjouissances jouant le bon vivant en fin de parcours. Surprises du casting : on y retrouve aussi Joseph Fiennes et Rachel Weisz (!).
En chemin, Liv s'essaie à l'insatiable légèreté de l'être, trouve l'amour inattendu et poursuit ce qu'elle a tenté dans Empire Records un an plus tôt. Depuis, on la suit, disparaître le plus souvent dans les volutes d'un grand secret l'entourant et qui l'extirpe de nos tentatives d'approches.

Le mérite de cette actrice, c'est surtout qu'on sache encore qui elle est : plus de 10 ans après Armageddon qui la voit exploser sur grand écran, après un premier Festival de Cannes en 96, peu de films lui ont offert du corps. A l'heure où l'on célèbre temporairement les Megan Fox du monde entier, sa fraîcheur et son joli minois lui concèdent une place de choix dans le cœur des cinéphiles pas trop déviants. Et peut se féliciter, mise à part la récréation Divine mais dangereuse où elle contrôlait tout le monde, de ne jamais eu avoir eu à se prostituer pour survivre à Hollywood. La grande classe.
(Et la pub Givenchy, c'est de l'art)


+
- Malheureusement, je n'ai pas réussi à mettre la main sur Inventing the Abbotts, avec Jennifer Connelly et Joaquin Phoenix.
- Filmo complète sur l'IMDb.


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